Pour mieux me connaître

« Tant qu'on n'a pas aimé un animal, une partie de notre âme reste endormie »
Anatole France

Mon premier deuil animal, de ce que je m’en rappelle, remonte à 1986, j’avais alors 3 ans. Les images sont floues et lointaines mais je revois encore devant mes yeux la chienne de la famille, Girelle, une boxer âgée de 12 ans, partir sur un brancard pour son dernier voyage terrestre…J’entends encore les pleurs de ma mère et la voix de ma grand-mère paternelle me parlant à la fenêtre du salon pour essayer de me distraire et de détourner mon attention de cette scène surréaliste pour une enfant de mon âge. Je n’ai pas vraiment compris à ce moment ce qu’il se passait, je n’ai pas de souvenirs partagés avec cette chienne, quelques photos et récits, tout au plus, et pourtant la sensation de cet instant vécu est toujours présente et l’émotion ancrée en moi.

Le deuxième a laissé des traces indélébiles et a été le premier cataclysme émotionnel que j’ai connu. C’était en octobre 1995. Comment oublier ce jour où, en rentrant du collège à 12h, je n’ai plus vu le coussin de mon chat posé par terre à côté du canapé…Je savais que mon chat était malade, il ne mangeait plus depuis plusieurs jours, les analyses de sang étaient mauvaises, son foie était atteint. Il n’y avait aucun espoir pour qu’il s’en sorte même si je voulais encore y croire. J’ai immédiatement demandé où était « le mimi ». Quand j’ai compris, j’ai trouvé refuge dans les escaliers pour pleurer et hurler ma douleur. Je savais qu’il ne reviendrait pas. Le chagrin ressentit ce jour est encore palpable. A l’écriture de ces quelques lignes, je ne peux retenir mes larmes.

Des deuils j’en ai connus bien d’autres des années plus tard : une perruche inséparable au début des années 2000, mon lapin Léon en 2012 qui ne s’est pas réveillé d’une lourde opération à l’âge de 8 ans, ma première chatte Bémol adoptée en 2006 et disparue en 2018 (le foie encore) alors que je traversais moi aussi un épisode médical difficile, Faustine, petite yorkshire de 10 ans seulement, arrivée « par hasard » dans notre famille en octobre 2010 (un signe peut-être) et partie en juin 2020 des suites de maladie et Blacky dite Mimine adoptée en sauvetage à l’âge de 11 ans en février 2020 et décédée en septembre de la même année.

Je ne peux m’empêcher de penser à Bambou, chat européen de 2 ans environ, adopté lui aussi en refuge en mars 2018, sorti d’une vie d’errance, qui un beau jour de juillet 2020 n’est jamais rentré. Nous ne savons pas, aujourd’hui encore, ce qu’il est devenu. Je ne l’oublie pas, il a en partie inspiré mon logo, mais c’est un deuil impossible à faire…

A travers ces histoires, où beaucoup pourront se retrouver, je vous narre un peu de mon expérience du deuil animalier. Je n’ai évidemment pas géré ces épreuves de la même manière au fil des années mais j’en ai tiré de précieux enseignements. J’ai désormais à cœur de vous les partager et de vous accompagner dans ce long cheminement, douloureux certes, mais où se niche toujours une lueur d’espoir, une lumière qui scintille dans l’ombre. C’est cette lumière que j’ai pour mission de vous rendre. 

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